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DÉMARCHE COURTE

 

Camille est née d’un père espagnol et d’une mère italienne en 1989. Son  métissage riche a développé une sensibilité au syncrétisme culturel ainsi qu’aux récits intimes, parfois fictionnalisés, de nos sociétés. Au travers de projets conséquents sur différents territoires, en Chine, en Andalousie ou au Maroc, elle constitue ses installations comme un espace hétérotopique où le vivant, l’objet et la sculpture, la vidéo ou encore la lumière sont autant de médiums. Dans cette quête incessante qu’elle mène sur la matérialisation de l’empreinte de l’homme, le spectateur est quant à lui libre à de multiples interprétations, si ce n’est que, la chose, presque imperceptible pourrait être l’accordoir d’un symbole, d’une trace, comme autant de vestiges paradoxaux de la construction humaine.

 

Démarche LONGUE

Le travail de Camille réside dans l’ambiguïté d’une réalisation protéiforme qui arbore un rébus inspiré de sources documentaires, scientifiques, historiques, mythologiques, cinématographiques. Son métissage riche a participé à sa relation au monde et a développé une sensibilité au syncrétisme culturel et aux récits intimes de nos sociétés. Au travers de projets conséquents sur différents territoires-espaces, elle use des récits dans sa recherche qu’elle mène sur les objets vivants et non-vivants en tant que matérialisation de l’empreinte de l’homme. Sa pratique se déploie sous forme d’installations gorgées de choses où l’objet transformé, ou non se juxtaposent à la matière, à un certain esthétisme pictural où l’ecceité advient alors dans l’espace d’exposition. Les propositions in situ se réinventent à chaque espace et les éléments parfois invisibles ou paradoxalement spectaculaires n’existent qu’au travers de la perception et du récit que chacun se fait face à la chose qu’il tente de reconnaître, d’appréhender. Tel une procession au quotidien, la récolte l’engage dans un voyage où le libre jeu des forces tend a constituer un corpus d’éléments qui continue d’exercer chez elle le désir du déplacement physique autant que psychanalytique que métaphysique. Elle pourrait s’en tenir d’ailleurs au rapport performatif de ces enquêtes-collectes. Seule, en duo ou en collectif, ses actions, soulèvent ces questions sociologiques à l'intérieur d'une poésie de dispositifs qui ne cesse de réinventer des espaces de liberté et de questionnement. Or la reconstruction intime du regardeur dans l’installation, qu’elle nomme «paysage-intermédiaire», permet d’interroger la notion de territoire et de frontière en exploitant cette idée de fragmentation du réel. Fort de ce paradoxe, le bricolage, l’assemblage, le voyage, l’éphémérité et le nomadisme se sont alors imposés à elle et le déplacement est alors devenu processuel ; la marche, un outil d’observation, lent. Alors les paysages qu’elle construit sont comme des lieux où le reflet de dualités oniriques s’appuient également sur la lumière, comme support, mais aussi comme matière et objet en soi. Comme dans un rêve, ces choses accueillent le symbole, la trace, autant de vestiges paradoxaux de la construction humaine. Ces petits riens que l'on ne voyait plus, prennent tout leur sens et change celui du monde, d’un instant, dès qu'on le déplace, qu'on le met en scène, qu'on pousse à le regarder. Camille décentre et suggère un ailleurs dans ces éléments déplacés, qui attachent le regard parfois dans l’incongruité de ses installations. Ces collections de rebuts, comme les nomme Freud, sont autant de fragments de pensées qu’elle fixe ensuite dans un récit comme inconscient de lui-même. Non loin d’entretenir ce fantasme de ce "refuse" de l’observation, son travail évolue alors en prenant en compte le paradigme antropocentrée.

 

Lien you tube présentation de démarche.

https://www.youtube.com/watch?v=d9XzV46Z86k

 

 

Biographie 

 

Camille est né à Monaco en 1989 d’une mère italienne et d’un père espagnol. Elle a grandi avec un père photographe amateur et électricien de métier, ce qui a suscité chez elle une curiosité de la matière perceptive autant que métaphorique. La lumière, révélatrice d’une esthétique importante offre des multiples possibilités de perceptions et pose alors son regard sur la théâtralité et la représentation. Pour contrer au manque d’espace au sein des Beaux-arts elle a donc interrogé la notion de territoire en exploitant cette idée de fragmentation du réel. Fascinée par la notion d’aporie, Camille part en 2013 en résidence à Jingdezhen en Chine, berceau de la porcelaine, également connu comme un lieu iconoclaste où l’art de la « re-création » de l’histoire est presque une tradition. Là où il n’est jamais aisé de distinguer le vrai du faux, elle étudie les notions d'espace et de temporalité en exploitant les paradoxes et leurs impacts au sein de la société. Bien plus qu'une installation, elle construit des situations qu’elle nomme paysage-intermédiaire, soulevant cette réflexion entre la société et son paysage, la rhétorique et sa sémiologie, la représentation et sa perception. En utilisant le lieu comme reflet des dualités hétérotopiques, ses installations s’appuient également sur la lumière, comme support et objet en soi. Depuis, d’autres déplacements, d’autres espaces, parmi lesquels l’Andalousie, le Maroc, et l'Italie qui ont continué de nourrir son travail.

 

 

Présentation artistique en milieu scolaire ou en direction du public et activités éducatives dans le champ de l’art contemporain

 

Pendant un et demi, Camille était en résidence au Labo de Tra-ver à Nice, atelier d’artiste en résidence temporaire. Cet espace a été confié par l’association DEL’ART et la métropole afin de mener des projets artistiques au sein du quartier prioritaire Saint-Etienne. Tout en menant une action en lien avec les problématiques d’aménagements urbains et de leur intégration dans le paysage, elle a alors décidé d’endosser un rôle contigu avec la vie des habitants du quartier et d’ouvrir ainsi cet espace aux usagers. L’objectif étant d’ouvrir certaines frontières et de sensibiliser à l’art contemporain au travers de son travail proteiforme. Plusieurs projets ont d’ailleurs émergés comme notamment des interventions culturels au sein du quartier, ateliers avec les habitants autour du territoire, de la récolte, de la marche, du  respect aux vivants qui nous entoure,  comme un moyen de pouvoir penser de nouveaux espaces de liberté. Au travers de la connaissance de l’autre, parfois imperceptible. Les ateliers peuvent simplement s’ouvrir sur une écoute de vers de terre dans son compost, à la construction de sculpture-jardin suspendues dans le quartier mais aussi différents projets comme "la carte de la dérive" du quartier Centre et "la valise poétique". Cet espace a été une performance en soi.  Entre espace de création personnel et espace où la rencontre fortuite d’une vitrine emplie de plantes et de sculptures interrogent notre façon de considérer le vivant. De plus petit éléments disposés dans une grainothèque établi sous forme de contre don aux sculptures lumineuses et cinématographiques acquiesçant l’intime partie de nous même face à la lumière et à la question du beau et de la représentation. 

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Camille Franch-Guerra et Evan Bourgeau créent des installations dans lesquelles le spectateur peut s’interroger sur l’hétérogénéité d’un système de pensées et de créations. Ils explorent ensemble des territoires très différents les uns des autres pour embrasser un espace où le vivant - à travers des problématiques sociétales - est au cœur de leurs variations. L’anamnèse est fictive, réaliste, poétique et politique, avec ce désir de dévoiler des paysages qui sommeillent en chacun de nous. De la même manière qu’ils pourraient partager une paire de jumelles ou un carnet vierge, leur travail est une invitation métaphorique que l’on perçoit comme un événement sensitif. Entre 2015 et 2016 Evan écrit son mémoire de fin d’études sur le vecteur empathique d’une oeuvre d’art. Camille part en 2013 en résidence à Jingdezhen, en Chine. Elle étudie les notions d'espace et de temporalité en exploitant les paradoxes et leurs impacts au sein de la société.

 

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C’est à partir de notre vie quotidienne et surtout de ses mythes qui engendrent des mécanismes idéologiques et sémiologiques propres à notre société contemporaine que les artistes, sensitifs, perçoivent le monde. l’impact réel des données visuelles, sensorielles et physiques de nos sociétés sont des ponts à leur regard et reliant les paradoxes, les anomalies, ils mènent des projets empreints de cette fascination de l’espace et surtout de la notion d’« hétérotopie ». Moteur animant leurs recherches sur ces formes de matérialisation de l’empreinte de l’homme dans les sociétés.

Explorant donc l’espace, autant dans ses significations scientifiques que sociologiques ; et de temporalité, ils construisent des situations qu’ils nomment «paysage intermédiaire». 

Camille et Evan nous proposent une étude plastique d’un espace, alors devenu paysage ( et ils insisteront sur cette notion dans leur travail notamment dans les indexes pérecquiens de Camille). 

L’espace reprend alors sa puissance étymologique grecque ; c’est à dire qu’il devient un terrain d’expérience, immuable ou bien éphémère. En tout cas reconductible, provisoire, instantané, expérimental, renouvelable. Si leur processus de travail intègre l’objet, c’est d’abord parce qu’il porte en lui la trace, la mémoire de l’homme avec sa nature «pourtant stable». Ils vont chercher avec la foi d’un voyageur, la poésie de l’objet et du lieu topique, qui offre avec cette même force de recherche cette unicité politique et culturelle aux allusions mythologiques dénotant la vie.

Une allégorie du vivant. La beauté et sa laideur ou séparément regardés. Le double monde ; leurs intérêts pour l’immersion. la vie, la mort, bien sûr, la métaphysique qui surgit de l’objet et des cavités ô combien creuses du crâne humain.  L’intelligence de ces artistes réside dans l’ambiguïté de leurs réalisations protéiformes opérant la critique d’une saturation de sensations à laquelle notre corps n’échappe plus et soustrayant peut-être la poésie et la force intelligible de l’instant. en opérant des allers-retours entre le réel et la fiction, par des systèmes métaphoriques, ils se jouent du réel et rendent flou l’origine-même des choses pour faire ressortir parfois en couture brodée, un humour noir. 

Le monde d’une globalisation grandissante vacillant entre tragédie et absurdité ; dramaturgie en tout cas. Autant dans leurs processus créatif que dans sa retranscription plastique, ils déploient un rébus inspiré de sources documentaires, historiques, artistiques et mythologiques qui ne se perdent pas dans un bazar d’images et d’objets, mais construisent un espace logique, en laissant un souffle symbolique, quasi-mystique de l’expérience.

 

Expérience dans le sens où le processus créatif comprend le vécu du déplacement : par la marche et la recherche de lieux ; l’exercice de la récolte de choses : objets, images propre à l’espace révélé et l’élaboration d’un inventaire : issu d’un carnet de notes dont la conscience est animiste plus que scientifique. 

La retranscription plastique par l’installation réunie ces éléments et celui qui les perçoit au sein d’un même lieu, se charge de les faire fonctionner dans un système d’échanges et de corrélations propre à cette expérience. 

L’inventaire est le résultat de ces collectes-enquêtes ; il leurs permettent de classer les entités tangiblement fragiles autant que de structurer leur pensée. C’est alors que ces récits qui se constituent d’objets, d’images prélevées, deviennent les supports d’une mémoire faillible, et, ils ont tous le désir de rendre au mouvement cinéplastique sa disposition à être une trace, une prise de forme du mouvement dans la marche, porteuse de sens et de revendication comme le soulève Thierry Davila.

 

Enfin, les artistes nous donne à voir leur désir de mise en espace de ces ponts intelligibles par le biais de l’installation, qui insiste sur l’événement comme une véritable immersion tentant de juxtaposer l’homme avec le système qu’il a lui même construit par ses dialectiques antroposociologiques. 

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