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Topoï

2015 

Carrousel, diapositives

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Vue de la performance, Topoï durant les visiteurs du Soir, à l'espace Gred, commissariat Maya & Olivier Gredzinski

Tandis que nous sommes sur un toit pour proposer une projection nocturne de vielles diapositives dans la rue Offenbach, une troupe de musicien tzigane rythme les images. 

 

« Les souvenirs prospèrent sur des lieux dit Siri Hustvedt. Les théories des anciens prétendent que pour remplir leurs tâches les souvenirs ont besoin de lieux-de topoi »

Évoquer le passé, pour nous c’est avec nostalgie, mais sans pathos, évoquer les drames d’une nouvelle ère, de nouvelles croyances, de visées monétaires. Éviter un commencement, mais prolonger l’histoire. Toujours, le début est une sorte d’illusion, dont le commencement est l’alibi. Pour nous, il n’existe pas vraiment de début ni de fin, mais bien un mouvement infini entre ces deux points. Il s’agit ici d’un lieu, d’une Villa, comme bien d’autres qui pourrait être détruite. Or, on a vu et on en connaît de nombreuses  comme celle-ci qui ont survécu au marché immobilier et qui ont vu leurs intérieurs même, habiter, abriter, une dimension plus belle, plus poétique, destinée à une communauté plus large que celle du cercle immobilier, propriétaire et locataire. Nous voulons que ce lieu continue de vivre, que son rosier continue de grandir et de fleurir, que son palmier vive encore des hivers. C’est ainsi que nous allons, avec le soutien d’un carrousel Kodak 1010 projector des années 80  projeter sur la façade de la Villa des diapositives aux thèmes nuancés, et issus des pédagogies proposées par les professeurs d’écoles à l’époque. L’industrie, les fleurs, les animaux, le pétrole, les objets, sont, ici, par le vieillissement de la pellicule, devenus rouges pourpre. L’image projetée est immense par rapport à cet objet petit, humble, qui ne laisserai pas supposer une telle force de projection. Les images appellent aux souvenirs d’enfances à cette magie là d’un regard naïf, voire illusoire de l’information. Le projecteur,  souvenir d’une création technologique révolue mais que tout le monde a en mémoire et que nous, par oubli conscient du nouveau, gardons dans notre mémoire procédurale. Elles sont encore là, ces images, elles existent et s’utilisent, comme moyen d’expression, comme moyen de protection et de projection vers un futur que nous désirons.

Extrait, Jean-claude Ameisen, sur les épaules de Darwin, les battements du temps, sur France Inter.

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